Trop lent, trop peu et, demain, trop tard. Invité par TEECC ( l’association Transition Énergétique et Environnementale en Cèze Cévennes) Janos Pasztor, un des experts les plus reconnus au monde dans le domaine du climat et de l’environnement nous alerte avec clarté et précision. Sa grande expérience acquise au sein des Nations Unies -( sous secrétaire général chargé de la question climatique) et par ses missions de gouvernance de groupes de chercheurs lui donnent une capacité d’analyse scientifique mais aussi politique, économique et sociale du réchauffement climatique. A la suite des derniers rapports du GIEC* qui ne nous donnent que 3 ans pour prendre les mesures qui s’imposent, il détaille l’état actuel de notre planète subissant 1,2° de réchauffement – situation à ce jour – 1,5 ° inévitablement demain, puis, assez probablement avant la fin du siècle 2°, voire 2,5 à 3°…scénario catastrophique affectant déjà violemment les populations les plus pauvres qui seront à nouveau très vite affectées les premières dès les années à venir.
Janos Pasztor fait le tour des questions énergétiques – énergies fossiles et renouvelables – des disparités sociales et géographiques – le sud émettant beaucoup moins de gaz à effets de serre mais souffrant beaucoup plus que le nord de ses effets – des contradictions entre les différentes stratégies envisageables, des efforts réels de certains pays, toutefois loin d’être suffisants. Il pense comme TEECC, qui a organisé cette rencontre, que la prise de conscience par chacun de nous, citoyens motivés, est un levier indispensable à l’action des gouvernements.
Le conférencier – avec l’essentiel de la communauté scientifique – estime que nous avons trois étapes majeures devant nous : 1- cesser immédiatement d’émettre des gaz à effet de serre, dioxyde de carbone et méthane. 2 . décarboner le plus possible l’atmosphère déjà beaucoup trop dangereusement envahie de CO2. Ne nous faisons pas d’illusions : ces deux étapes prendront trop de temps – 20,30,50 ans ? – pour permettre d’éviter un réchauffement désastreux. Il pense donc que l’étape 3 . sera nécessaire : utiliser certaines techniques de géo-ingénierie pour réduire le rayonnement solaire sur terre. Cette phase, qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes,devrait être provisoire et permettre d’atteindre les objectifs de décarbonation indispensables à préserver un avenir décent pour l’humanité. Il est très conscient des problèmes posés par la géo-ingénierie : absence de maîtrise des conséquences à ce jour, irréversibilité possible, ingérences dans les climats des autres pays etc- autant de questions qui restent à régler.
Janos Pasztor reste, malgré tout et fort heureusement ! – optimiste : il est persuadé que le débat, la concertation, les échanges à tous les niveaux de la société et des États nous permettront d’élaborer les bons outils, les bonnes solutions, les bonnes stratégies.
La conférence a captivé l’auditoire composé en bonne partie de maires, d’élus du territoire, d’acteurs économiques, tous soucieux de l’avenir de leurs communes, de leurs secteurs d’activité et de celui de leurs concitoyens. Elle a été suivie d’un long moment d’échange .Janos Pasztor a répondu avec précision et pédagogie aux très nombreuses questions posées par le public avant que tout le monde ne profite de la détente offerte par une collation conviviale.
TEECC continuera d’organiser des rencontres, débats et conférences tout au long de l’année. Vous pouvez prendre connaissance de son programme sur www.transtionenergetiqueencezecevennes.fr ou la page Facebook : « transition énergétique et environnementale en Cèze Cévennes » contact : teeccgard@gmail.com